Quoi dire sur ce livre? Je l’ai lu parce que quand je commence un polar, je le lis jusqu’au bout parce que je suis curieuse d’en connaître le dénouement. Mais j’ai eu peu de plaisir à lire celui-ci. Pas un seul personnage sympathique, un univers glauque, un dénouement sans grand espoir… J’avais vu le nom de cet auteur dans un numéro du magazine Lire. Celui-ci était disponible en version numérique. Je ne pas certaine que je lirais d’autres livres du même auteur. Peut-être un autre pour donner la chance au coureur… L’intrigue est plutôt bien construite et l’écriture d’une bonne qualité.
Voici de quoi il retourne :
Le personnage principal est un policier du nom de McCash, qui œuvre dans le nord-est de la France mais est originaire d’Irlande d’où il a été expulsé à cause de son implication avec l’IRA. Il est borgne, porte un œil de vitre qu’il n’entretient pas (ce qui lui cause bien évidemment des problèmes) et est un type plutôt hargneux qui plaît quand même aux femmes.
L’histoire de ce volume tient à ce qu’une de ses aventures n’a pas été sans conséquences : une ancienne flamme lui écrit qu’elle se meurt d’un cancer, qu’il a une fille, et elle lui demande de s’en occuper. Comme la lettre est vieille de trois mois, la fille en question a déjà été placée en foyer d’accueil. McCash quitte son emploi immédiatement et emménage dans la région où habite sa fille afin d’investiguer la situation et de faire sa connaissance sans prendre le risque de s’identifier et de s’engager.
Un soir, en prenant une marche, il tombe sur le cadavre d’une fillette noyée en bordure de la rivière. S’en suivent une série de péripéties plutôt tordues : mise au jour de machinations de développeurs immobiliers à Marrakech, histoire de concurrences déloyales de cabinets d’architectes en province, découverte des activités d’un club échangiste où est impliquée la travailleuse sociale qui s’occupe du dossier de la fille de McCash, et machinations de la femme d’un vieil architecte ruiné pour sauver les affaires de son mari. Plusieurs morts s’en suivent, au moins 7 à part la petite noyée… dont au moins 3 sont tués par McCash.
Quand tout est résolu à la fin, il devient clair qui sont les bons et les mauvais, mais les bons ne sont pas sans taches… à part la fille de McCash dont la résilience est admirable et qui aura sûrement encore besoin de cette qualité dans le futur.
Que vient faire Joe Strummer dans tout ça? Et surtout sa jambe gauche…
Joe Strummer, du groupe The Clash (dont je suis en train d’écouter la chanson « London’s Burning »), est une référence marquante dans ce livre. Le jeune McCash a été influencé par la musique de ce groupe.
Férey parle de « Strummer massacrant les planches, sa jambe gauche battant furieusement le sol comme pour en réveiller la terre et les hommes qui étaient dessus… ». The Clash représente l’esprit de ces temps turbulents.
Et voilà! Il faut bien être en vacances pour en écrire autant sur un livre qu’on a pas aimé et qui se lit en 2.6 heures.
Référence :
Férey, Caryl. La jambe gauche de Joe Strummer. Collection Folio Policier. Gallimard : 2007. (2011 pour l’édition numérique)