Ce livre a été publié en finlandais en 2005 et traduit en français en 2014. Cette traduction du deuxième roman de l’auteur est donc subséquente au grand succès de sa troisième oeuvre, Purge. C’est le livre que j’ai le moins aimé jusqu’à maintenant et j’espère que son nouveau roman, Norma, me plaira davantage.
Les commentaires parus dans des périodiques rapportés en quatrième de couverture disent: “Oksanen explore les ressorts de la jalousie. Un roman sensible, sur la difficulté de l’amour”; “Un tableau poignant de l’homosexualité féminine”; “Oksanen, d’une écriture charnelle, nous livre un roman au goût aussi amer qu’un Valium qu’on laisserait fondre sous la langue.”
Heu… pas tout à fait d’accord avec ces énoncés. Oui, on y parle de jalousie, mais on en explore pas vraiment les causes et le mécanisme de développement, peut être un peu les conséquences, mais pas toutes. Je ne suis pas sûre qu’on y parle d’amour, mais plutôt de dépendance affective ou de désir physique qu’on a besoin d’assouvir. Les personnages principaux sont certes des femmes homosexuelles, mais comme elles sont toutes affligées de désordres psychologiques, le tableau n’en est pas un sur l’homosexualité féminine, mais sur la sexualité trouble de femmes troublées. Enfin, le troisième énoncé emprunte l’image du Valium qui fond sous la langue au livre, et l’écriture du livre n’est pas si charnelle que ça, faisant plutôt état de la solitude profonde qui habite chacun des personnages.
On pourrait croire qu’il s’agit de l’histoire de la relation entre deux lesbiennes et du cercle social qui les entoure. Tous les personnages semblent être affligés d’un trouble mental: dépression, anxiété, ou phobie. En fait, je me représente plutôt avec l’image abstraite de particules qui flottent dans un champ énergétique, les impulsions énergétiques venant en partie des multiples intrants chimiques qu’utilisent les particules (alcool, antidépresseurs, anxiolytiques, etc.). À la fin, deux des particules s’échappent du champ qui les maintenait en place… et cette fin n’est pas heureuse.
Ce livre est très profondément triste. J’ai failli en abandonné la lecture à la moitié, mais je suis contente d’avoir pu le finir et d’en connaître la fin, parce que je me demandais où l’auteur aller amener cette histoire. La spirale ne pouvait que descendre et on ne pouvait attendre une fin de conte de fées.
Des quatres romans de Sofi Oksanen, j’ai préfére ceux qui présentent une fresque historique (Purge, Quand les colombes disparurent). J’ai hâte de voir ce qu’elle nous offre avec Norma.
Référence:
Oksaken, Sofi. Baby Jane. Éditions Stock, 2014. [2005 en finlandais]
Autre chose:
http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/05/15/mal-etre-d-une-jeune-femme-moderne_4418727_3260.html