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Salon du livre de Montréal 2014, Jour 5

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Une autre grosse journée de slalom d’allée au salon du livre de Montréal!

Les belles rencontres du jour 5:

  • Marie-Jean Vinciguerra: Une représentant des éditeurs corses qui ont participé cette année au salon. Il a écrit récemment un roman où il spécule sur ce qui est arrivé à Agatha Christie lorsqu’elle disparu pour douze jours en 1926. Fascinant! Et fascinant, ce monsieur Vinciguerra, vieille érudit spécialiste de la littérature italienne en plus d’être écrivain.
  • Catherine Voyer-Léger: Quel vent de fraîcheur que Catherine Voyer-Léger, qui en plus d’animer avec brio des panels et entretiens avec des auteurs et autres acteurs du milieu de l’édition, a signé un volume sur le métier de critique qui m’intrigue beaucoup. Dans “la vraie vie”, elle dirige le RECF, le Regroupement des éditeurs canadiens-français et poursuit une maîtrise en littérature à l’Université d’Ottawa. On envie son niveau d’énergie!
  • Anne Molgat: Éditrice des Éditions du blé qui m’a parlé avec passion de ses auteurs et de leurs oeuvres. Comme vous verrez plus bas, elle m’a convaincu que certains d’entre eux valaient la peine d’être lu. Pour se tenir au courant de ce que font les éditeurs de langue française hors-Québec, voir avoslivres.ca (le site du RECF).
  • Hugh Hazelton: Hugh Hazelton était professeur au départment d’espagnol de l’université Concordia et est maintenant à la retraire. Je ne l’ai malheureusement pas eu comme professeur durant mes études d’espagnol mais je le connaît bien de réputation. Il poursuit ses activités de traducteur et d’écrivain. Il maintient aussi une liste d’envoi pour les activités littéraires et culturelles en espagnol à Montréal et je lui ai donné mon adresse de courriel.

On n’a pas rencontré, mais on a vu au passage: Soeur Angèle, Dominique Demers, Renée Martel, le docteur Vadeboncoeur, Mylene Paquette, Pauline Martin, Gabriel Nadeau-Dubois.  Et Dany Laferrière assis tout seul, pas de ligne d’attente pour les dédicaces.

Quelques activités qu’il vaut la peine de mentionner:

  • Deux panels sur les femmes et l’écriture, très intéressants! Le premier avec Sophie Faucher, Fanny Britt, Denise Desautels, et Marguerite Andersen. J’ai trouvé Marguerite Andersen vraiment intéressante avec son parcours de vie plein de rebondissements; j’ai vraiment hâte de la lire. Je ne sais pas qui est Fanny Britt mais la justesse de son discours était impressionnant. Et le deuxième avec Geneviève Pettersen, Hélène Dorion et Denise Desautels (Katherine Pancol devait en faire partie mais s’est désisté à la dernière minute puisqu’elle avait un vol à attraper, mais franchement étant donné sa performance aux autres évènements où elle a pris part, ça n’était pas une grande perte). Favorablement impressionnée par Geneviève Pettersen également, je crois qu’elle sera une auteure à suivre.
  • Les entretiens de Gilles Archambault avec Marie-Jean Vinciguerra et Emmanuel Carrère.

J’avais tellement peur d’être déçue par Emmanuel Carrère. On peut aimer lire quelqu’un mais les trouver pas mal moins intéressants en personne et mes attentes étaient très élevées dans son cas. Mais quel plaisir de l’écouter s’entretenir avec Gilles Archambault! La même verve que dans Le Royaume, beaucoup de candeur  et d’humour.

La récolte, par maison d’édition:

Du blé (Manitoba)

Guy Armel Bayegnak, Le plancher se dérobe

Vartan Hézaran, Là-bas dans la plaine

J.R. Léveillé, Le soleil du lac qui se couche

Perce-Neige (Acadie)

Monica Boehringer, Anthologie de la poésie des femmes en Acadie

Gérald Leblanc, Complaintes du continent

Septentrion

Catherine Voyer-Léger, Métier critique

Écrits des forges

Lèvres urbaines no. 46 (Hugh Hazelton, Mondenvers et Serge Patrice Thibodeau, Grand-pré)

Albiana (Corse)

Marie-Jean Vinciguerra, Mrs. Christie prend le maquis

Et voilà qu’est terminée l’aventure “Salon du livre” pour cette année, maintenant il faut se mettre à profiter de cette belle récolte, en plus des autres piles de livres en anglais et en espagnol que j’ai accumulées à la maison. Promis juré, je ne remets plus les pieds dans une libraire jusqu’à la fin de l’année.

Salon du livre de Montréal 2014, Jour 4

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Quelle foule! C’est samedi et c’était vraiment un zoo. J’ai été au salon de 13h00 à 18h00 et une chance que je n’étais pas là pour l’heure des repas.

Les belles rencontres d’aujourd’hui:

  • Hélène Dorion: Nous avons eu une courte conversation et elle a signé ma copie de Recommencements, où elle parle du deuil, alors qu’elle en vit un autre en ce moment.
  • Louise Dupré: J’avais amené ma copie de L’album multicolore et elle l’a signé.
  • Denise Desautels: Toujours aussi vivante et intéressante en dépit des sujets souvent sombres de son oeuvre… J’ai fait signé ma copie de Sans toi je n’aurais pas regardé ci-haut.
  • Daniel Poliquin: Une découverte! Il est le traducteur de The Inconvenient Indian de Thomas King, un auteur que j’aime beaucoup. Alors, je décide de le saluer en passant pour lui dire que j’apprécie qu’on traduise cet auteur et on a commencé à parler de sa propre oeuvre puisqu’il est aussi romancier. Quand il m’a parlé du thème de son dernier livre, la vente aux enchères d’enfants et de vieillards au Nouveau-Brunswick au début de 20e siècle, j’ai été vraiment intriguée et j’ai acheté son livre.
  • Hugo Léger: Courte mais intéressante conversation avec cet auteur… sur les différences d’interprétation que font les lecteurs en comparaison de l’univers que s’est créé l’auteur. Ben oui, comme lectrice, je crée mon propre univers avec l’oeuvre d’un auteur!
  • Emmanuel Carrère: il y avait vraiment très peu de gens pour les dédicaces, j’étais vraiment surprise, c’est quand même une superstar de la littérature française! On a eu une courte conversation sur Limonov (que j’ai essayé de lire il y a une vingtaine d’année quand une amie russe m’avait donné Memoirs of a Russian Punk).

On n’a pas rencontré, mais on a vu au passage: Jean Lapierre et Chantal Hébert, Jean-François Lisée, Edith Butler, Jocelyne Cazin, Josée Boudreault.

Quelques activités qu’il vaut la peine de mentionner:

  • Une table ronde sur l’évolution de l’édition de langue française hors-Québec, très intéressant… Je vais aller visiter les kiosques de ces éditeurs demain. J’y suis passé rapidement au début du Salon, mais sans y porter beaucoup d’attention.
  • Une discussion entre Robert Lalonde, auteur et grand lecteur, et un des propriétaires de la libraire Port de tête la raison d’être du libraire indépendant. Toute une différence d’avec les grandes chaînes et la vente de bestsellers en grande surface et quel malheur si les petits libraires proches de leurs clients venaient à disparaître.
  • Les entretiens de Gilles Archambault avec Denise Desautels, ainsi que Normand Baillargeon qui a donné un cours sur la contribution de John Dewey à la philosophie de l’éducation.

La récolte, par maison d’édition:

Notabilia

Sophie Divry, La condition pavillonnaire

Boréal

Daniel Poliquin, Le vol de l’ange

P.O.L.

Emmanuel Carrère, La moustache

Emmanuel Carrère, L’adversaire

Emmanuel Carrère, Limonov

Hier je me demandais si j’achetais Limonov ou  La moustache… J’ai résolu ça assez rapidement aujourd’hui.

À noter qu’alors que Daniel Poliquin a gagné le prix du Gouverneur Général 2014 pour la traduction de The Inconvenient Indian de Thomas King, Thomas King a gagné le prix pour son roman The Back of the Turtle, que je dois absolument lire.

Plus qu’une journée de salon!

Salon du livre de Montréal 2014, Jour 3

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Beau vendredi qui se rapproche de la foire… plein de monde, beaucoup plus d’enfants en après-midi et un bruit de fond constant, une vraie ruche. Mais ça veut dire qu’il y a du monde qui aime les livres à Montréal.

Les belles rencontres d’aujourd’hui:

  • Julie Stanton: poète publiée aux éditions Les heures bleues
  • Jérôme Minière: un chanteur-compositeur que je ne connais pas, mais ma soeur m’a dit de jeter un coup d’oeil à ce qu’il a écrit; il n’y avait pas de ligne d’attente et on a eu le temps de piquer une jasette sur son livre, le quartier où se passe l’action, ses origines françaises, etc.
  • Dany Laferrière: J’ai fait autographier ma copie du Journal d’un écrivain en pyjama et on a discuté du Festival étonnants voyageurs à Saint-Malo parce que je pense y aller l’an prochain ou l’année d’après.
  • Mylène Durand: Vraiment gentille! J’avais beaucoup aimé son premier roman, L’immense abandon des plages, et ça avait précipité ma lecture des poèmes et du journal de Marie Uguay, puisque son titre provient d’un vers de cette poète au destin tragique.
  • Maude Veilleux: Une nouvelle auteur qui vient de publier son premier roman, assise toute seule…

L’activité la plus intéressante de la journée était une table ronde avec Kim Thuy et ses éditeurs en langues étrangères (anglais pour l’Amérique du Nord, anglais pour le UK, allemande, suédoise). On a parlé du processus du choix et de prise de décision pour faire traduire et publier (dans ce cas, des coups de coeur!), ainsi que des différents choix qui sont fait dans le choix des titres et du design de la couverture du livre. La discussion était animée par Kim Thuy et c’était tout-à-fait charmant.

Moment décevant: La rencontre entre Gilles Archambault et Katherine Pancol. Il me semble qu’elle n’a pas dit grand-chose. Quel contraste avec la superbe conversation qu’il venait juste d’avoir avec Marguerite Andersen, et l’entrevue entre Catherine Perrin et son éditeur.

La récolte, par maison d’édition:

XYZ

Jérôme Minière, L’enfance de l’art

Pascal Millet, Sayonara

Claude Jasmin, Élyse, la fille de sa mère

Hugo Léger, Le silence du banlieusard

Atelier 10

Véronique Côté, La vie habitable (recommandé par Jérôme Minière)

Prise de parole

Marguerite Andersen, La mauvaise mère

Poètes de brousse

 Normand Baillargeon, Une histoire philosophique de la pédagogie

 Normand Baillargeon, Légendes pédagogiques

Québec Amérique

Catherine Perrin, Une femme discrète

Plus que deux jours… Demain, il faut que je figure ce que je vais faire avec Émmanuel Carrère. J’ai Le royaume sur mon Kobo, j’ai déjà lu un peu plus du tiers. J’achète Limonov ou  La moustache?

Salon du livre de Montréal 2014, Jour 2

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La deuxième journée du Salon du livre est un peu plus animée que la première, plus d’activités et un peu plus de monde mais quand même pas trop… On ne se pile pas sur les pieds dans les allées et on n’attend pas pour payer aux caisses (oui, oui, j’ai acheté des livres aujourd’hui!).

Premièrement, les belles rencontres:

  • Louise Dupré, dont L’album multicolore m’avait beaucoup touché
  • Célyne Fortin et René Bonenfant aux éditions Les heures bleues, fondateurs des éditions du Noroît. Mme Fortin était toute contente d’avoir gagné un prix donné par les professeurs pour son dernier recueil de poésie et d’avoir été traduite pour la première fois. À part ça, comme on habite le même quartier, on a parlé du voisinage.

J’ai assisté à plusieurs activités de type “entrevue”, dont une avec Larry Tremblay que j’ai trouvé franchement très intéressant. Il a expliqué son approche de création et d’écriture, vraiment fascinant.

À fin de la soirée, il y a eu une table ronde où plusieurs auteurs, dont Denise Desautels, Jérôme Minière, Rodney Saint-Eloi, Catherine Mavrikakis et Herménégilde Chiasson devaient commenter un sujet d’actualité à partir d’une citation. Intéressant comment un esprit créatif peut totalement aller ailleurs avec un exercice imposé. Absolument fascinant, on en redemande.

La récolte, par maison d’édition:

Boréal

Dany Laferrière, Le charme des après-midis sans fin

Dany Laferrière, J’écris comme je vis

Dany Laferrière, Le cri des oiseaux fous

Sémaphore

Jacinthe Bédard, Ce qui nous lie (premier roman)

Pleine lune

Mylène Durand, La chaleur avant midi (deuxième roman)

Le Quartanier

Mathieu Arsenault, La vie littéraire

Alto

Larry Tremblay, L’orangeraie (Prix des libraires 2014)

Le Noroît

Gilles Archambault, Sortir de chez soi

Monique Deland, La nuit, tous les dieux sont noirs

Pedro Serrano, Confiance du vent (édition bilingue espagnol-français)

Hamac

Maude Veilleux, Le Vertige des insectes

Mémoire d’encrier

Dany Laferrière, Les années 80 dans ma vieille Ford

Dany Laferrière, Tout bouge autour de moi

Romain Cruse, Une géographie populaire de la Caraïbe

J’en ai profité pour acheter les titres de Dany Laferrière que je n’avais pas encore trouvé en librairie. Attention, je ne suis pas encore vraiment passée à l’Hexagone et chez XYZ (une maison d’édition que j’aime beaucoup). Le budget en a pris pour son rhume.

Demain, il y a vraiment beaucoup de conférences qui m’intéressent, alors j’aurai moins de temps pour magasiner.

Salon du livre de Montréal 2014, jour 1

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J’ai fait une première visite au salon du livre en déambulant lentement dans toutes les allées pour localiser mes éditeurs préférées. Comme j’arrivais du travail et que j’avais mon lourd sac à dos avec laptop, ce n’était pas vraiment confortable. Je ne serai pas aussi lourdement chargée pour les autres journées du salon.

C’est tranquille au Salon du livre, le premier jour. J’y suis arrivée à 16h00, pas un chat. Il y avait un peu plus de monde en soirée mais pas vraiment. Ça ouvre à 9h00 le matin et dans certains cas, quoique les étalages de livres soient là, on n’est pas l’air complètement prêt. Une fille sur un cellulaire: “Dit, tu peux amener des stylos… Y’a que dalle pour écrire ici.”

Comme à tous les ans, il y a un espace pour Radio-Canada où certaines émissions radiophoniques sont diffusées en direct. J’ai assisté à une discussion avec les auteurs d’un série documentaire sur Jack Kérouac et sa quête identitaire que sera diffusée ici. Il y a aussi un ebook. Ça devrait être pas mal intéressant.

Certains des auteurs ont dit avoir découvert avec ce projet que des Canadiens français avaient émigrés aux États-Unis pour travailler dans les usines de textiles de la Nouvelle-Angleterre au début du XXe siècle, et que les conditions de travail y étaient mauvaises. Toute une surprise pour moi que tout le monde ne sache pas ça, mais enfin…

J’ai aussi assisté au dévoilement de la liste préliminaire de Prix des libraires 2015. Voir ici.

J’ai eu deux conversations très intéressantes:

  • La représentante des Éditions du Noroît, très sympatique, qui n’a présenté quelques unes des nouvelles publications
  • L’éditrice des éditions du Sémaphone, qui parle avec chaleur et humanité de ses auteurs

Il faut cultiver l’art de la question ouverte qui fait parler les gens… c’est fou se qu’on peut apprendre.

Des bémols:

Je ne sais pas si c’est une question de manque d’espace, mais quelques éditions ne mettent pas vraiment en valeur leurs livres. Les éditions de l’Hexagone étaient cantonnées à une petite bibliothèque moche. C’est quoi l’affaire? Même chose pour Actes Sud où on met l’accent sur les polars on dirait… et pour les autres, ça l’air de la pile de livres qu’on a trouvé dans le fond de la cave. Et même pas les parutions de cette année. J’étais déçus de ne pas voir le livre de mon auteur suédois préféré, P.O. Enquist qui a paru en français le mois dernier. Franchement…

J’y retourne cet après-midi, pour d’autres découvertes. Hier, je m’étais juré que je n’achetais rien durant la première journée, question de rester sélective. Je compte dépenser moins que l’an dernier. On verra ce que ça donne…

André Vanasse, La flûte de Rafi

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La quatrième de couverture de ce livre nous dit « Le roman bouscule une croyance répandue à l’effet que les colons venus en Nouvelle-France étaient tous d’authentiques catholiques français. Il remet en question la notion de Québécois pure laine. »

De façon intéressante, André Vanasse nous présente les origines de son ancêtre qui vint s’établir en Nouvelle-France. Quand on parle de l’ancêtre, on veut généralement dire le mâle dont on descend en ligne directe, le point de départ de la lignée paternelle en Nouvelle-France. En général, si on peut l’identifier, on en sait que très peu sur sa vie, et ce qui l’a amené en Amérique du Nord. C’est certainement le cas avec mon ancêtre normand Jean Hérou, arrivé vers 1670. André Vanasse fait donc l’hypothèse, étayée par les recherches documentaires qu’il a faites, sans être pourtant historien, que bien des colons français étaient des juifs converties et que c’était vrai dans le cadre de son ancêtre.

Le romancier bâtit donc un récit à partir des maigres faits connus sur son ancêtre et nous fait voyager, avec lui, à travers l’Europe du 17e siècle. Il spécule sur la vie quotidienne de différentes personnes, les difficultés qu’elles rencontrent ainsi que les rêves qui les habitent. L’ancêtre que nous présente André Vanasse est un juif de Cracovie qui quitte sa ville natale pour tenter sa chance ailleurs et qui doit éventuellement cacher son identité juive pour pouvoir survivre, en particulier suite à son établissement dans la ville de Rouen en France. Éventuellement, son attachement à sa religion est découvert avec des conséquences fatales. C’est son fils, qui fuit la France suite au meurtre de ses parents, qui viendra s’établir en Nouvelle-France.

Je ne chercherai pas à savoir ce qui est plus ou moins probable dans ce récit. Est-il possible qu’un jeune juif de Cracovie en vienne à être l’apprenti d’un marchand fortuné? Aurait-il pu vraiment devenir le bras droit d’un marchand d’art et côtoyer Rembrandt et ses contemporains? Aurait-il pu s’ouvrir une galerie à Rouen suite à son mariage avec une fille de cette ville? Son fils devint-il vraiment un musicien aussi accompli que nous le présente André Vanasse? Les envolées de l’imagination et ce qu’elles permettent, la liberté de concevoir des chemins pleins de promesses autant que d’embûches, sont le propre du romancier. Et celui-ci nous raconte une bien belle histoire, remplie de personnages attachants.

Dans l’épilogue, André Vanasse présente certaines des sources qui l’ont amené à spéculer sur les origines juives de certaines familles québécoises. Les hypothèses sur lesquelles est basé le roman pourraient bousculer certaines idées reçues. André Vanasse nous dit :

J’ai cru comprendre, en parlant du contenu de mon roman à certaines personnes, que cette hypothèse d’une origine juive de premiers arrivants en Nouvelle-France passe infiniment moins bien que pour les autres ethnies. Elle suscite souvent un silence gêné, preuve que le Juif occupe une place très particulière dans imaginaire collectif.

Je crois que nous sommes plus habitués au Québec à voir le Juif en tant que Juif anglophone, homme d’affaire exploitant les masses de travailleurs à son emploi, que d’y penser en tant que colon francophone peut-être converti au catholicisme par souci de survie. Où est-ce seulement ma propre perception, colorée par les commentaires de gens de ma parentée sur les employeurs qu’ils ont eu dans leur jeunesse? Certainement la question de ce que constitue un « Québécois pure laine » est peut-être plus complexe que je ne l’ai jamais pensé. Mais cette hypothèse n’est pas pour moi choquante… L’histoire telle qu’on la connaît est souvent beaucoup trop simplifiée et un certain ajout de complexité ne peut que mieux expliquer la diversité des vies et des événements qui forment au fils du temps « l’histoire ».

Il sera intéressant de lire le récit de Claude Jasmin sur ces amours avec une jeune femme d’origine juive (dans Anita, une fille numérotée). Les deux auteurs étaient d’ailleurs présents lors du dernier Salon du livre de Montréal à une table ronde sur la question juive au Québec.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/André_Vanasse

http://www.litterature.org/recherche/ecrivains/vanasse-andre-461/

 

 

Salon du livre de Montréal 2013, troisième excursion

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Que de plaisir au Salon du livre aujourd’hui! Plein de belles rencontres et de nouveaux livres à savourer pour le reste de l’hiver! La razzia de la journée : 7 québécois (dont 5 romans et 2 recueils de poésie), 3 romans haïtiens, et une autre chose dont je vous reparlerai plus tard.

Célébrités entrevues aujourd’hui : Guy Latraverse, Françoise David, Danny St-Pierre, Serge Chapleau, Emmanuel Bilodeau, Dominique Bertrand, Marcia Pilote, Kim Thuy.

J’ai par hasard revu Hélène Dorion aujourd’hui, en allant voir la poétesse Germaine Beaulieu que j’avais rencontrée hier mais dont je n’avais pas encore acheté son dernier recueil, Repères du silence. J’y suis donc retournée aujourd’hui. On avait discuté hier que son recueil traitait de la perte d’un être cher et qu’il était dédié à son frère. Elle m’a semblé une personne très humaine et j’ai été frappé par sa douceur.

J’ai assisté à deux autres entretiens d’écrivains avec Gilles Archambault, comme hier. Le premier était Pierre Ouellet, un professeur de littérature de l’UQAM qui est aussi un prolifique auteur. Comme je l’ai trouvé bien sympathique, j’ai acheté un roman, Portrait de dos, et un recueil de poèmes, Buées,  publié aux Éditions L’Hexagone et je suis allée le retrouver au stand des Éditions du Noroît, où se trouvait d’ailleurs Paul Bélanger, poète mais aussi patron du Noroît. Monsieur Ouellet a quand même dédicacé les livres que j’avais achetés et nous avons eu une conversation sur la littérature et sur son travail à l’université.

L’autre entretien était avec Geneviève Damas, invitée d’honneur du Salon, une dramaturge et comédienne belge qui vient de publier son premier roman, avec des discussions sur la différence de possibilités d’expression entre le théâtre et le roman, où bien sûr on a pas besoin de composer avec les contraintes de production et on peut laisser libre cours à l’imagination.

J’ai investigué un peu hier soir sur l’Internet: Jean-Christophe Rufin est un homme tout à fait exceptionnel, médecin, humanitaire, diplomate, écrivain. Il a écrit un livre sur le périple qu’il a fait sur le chemin de Compostelle, même s’il n’est pas croyant. Il en a parlé avec beaucoup d’humour. Ça m’a rappelé une expérience lors de mon dernier voyage en France où mes neveux m’ont fait jouer à un jeu de société pour enfants sur le thème du chemin de Compostelle. J’ai donc acheté le livre.

J’ai aussi assisté à une table ronde sur la question juive à laquelle participait les écrivains Claude Jasmin et André Vanasse. Je suis ensuite allée les rencontrer au stand des Éditions XYZ. André Vanasse a un parcours assez impressionnant mais bien sûr je n’en savais strictement rien cet après-midi… Il m’a exhorté à parler de son livre, La flûte de Rafi, à d’autres si je l’aimais parce que le bouche à oreille est critique pour le succès d’un livre au Québec. Il m’a aussi demandé de lui dire si j’aimais son livre et m’a donné son adresse de courriel.

Claude Jasmin, quant à lui, est un homme plutôt jovial et expressif. Nous avons jasé de son livre de 1975, La petite patrie, que j’ai lu quand j’étais à l’école secondaire. Comme ma mère est juste un peu plus jeune que lui et a grandi dans le même quartier, ce livre racontant la vie de quartier fait référence à beaucoup de personnes telles que les commerçants de l’époque dont ma mère nous avait déjà parlé. À l’époque, ça avait été toute une surprise, parce que dans ma tête, un écrivain n’écrivait pas sur les choses qu’on connaissait mais sur des trucs beaucoup plus exotiques. Son dernier, Anita, une fille numérotée, raconte ses amours avec une jeune juive dans sa jeunesse, à une équipe où l’on ne fréquentait pas des gens hors de son milieu et encore moins des juifs (pas sûr que ça soit si différent que ça de nos jours).

La dernière table ronde à laquelle j’ai assisté portait sur la différence entre l’autofiction et l’imagination et 5 auteurs débattaient du sujet. Certains d’entre eux avaient l’air intéressant, mais ce qui m’a frappé, c’est la prestance et le franc-parler de l’auteure haïtienne Yanick Lahens. Je me suis donc précipitée pour acheter 3 de ses romans.

Suite à cela, j’étais plutôt fatiguée et j’ai décidé de mettre fin à l’aventure Salon du livre de Montréal 2013… super fin de semaine et excellente récolte!

Salon du livre de Montréal 2013, deuxième excursion

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Lors de ma deuxième visite au Salon, j’ai effectivement pu faire dédicacer le nouveau livre d’Hélène Dorion, Sous l’arche du temps. Elle a été très gentille mais elle m’intimide trop pour que je puisse avoir une conversation avec elle.

J’ai aussi pu avoir une brève conversation avec Brigitte Pilote, l’auteure de Motel Lorraine aux Éditions Stanké. Brigitte a grandi dans mon quartier et nous sommes allées à l’école ensemble. De toute évidence, le livre traite du motel où a été assassiné Martin Luther King, mais je n’en sais pas plus, faute de ne pas avoir encore pu commencer le livre. À bientôt, j’espère! C’est une coïncidence que j’aie récemment commencé à lire le livre de Stephen King sur la mort de JFK; on est dans la même période historique.

La première rencontre que j’ai faite en arrivant au Salon est celle des auteurs d’un ouvrage sur l’Inde publié aux Presse de l’université de Montréal : Serge Granger, professeur de science politique à l’Université de Sherbrooke et Karine Bates, professeure d’anthropologie à l’Université de Montréal. Le premier s’emploie à documenter les liens entre le Canada et l’Inde (apparemment qu’Henri Bourassa s’intéressait beaucoup à ce pays) et la deuxième étudie les femmes en Inde du point de vue de l’anthropologie juridique. Je suis sûre que ce livre me permettra de découvrir des aspects de l’Inde que je ne connais pas déjà, étant donné la complexité de cette société. On a eu une conversation agréable et on a pu comparer nos impressions de séjours en Inde.

Célébrités entrevues aujourd’hui : Janette Bertrand, Denys Arcand, Kathy Reichs, Dany Laferrière.

J’ai assisté à deux entretiens d’écrivains avec Gilles Archambault qui animent habituellement ce genre d’activités au Salon. Le premier était en rapport avec mes tentatives d’identifier ce qui pourrait être intéressant en littérature haïtienne. J’ai donc été introduite à Gary Victor qui est en fait un important journaliste et écrivain de ce pays. J’ai donc acheté son dernier roman, un polar. Nous avons eu une très courte conversation; c’était sympa. J’ai aussi acheté des romans d’Émmeline Prophète et de Kettly Mars, ainsi qu’un livre de Rodney Saint-Éloi sur le séisme de 2010. Je vais voir si je fais d’autres acquisitions demain.

L’autre entretien auquel j’ai assisté était avec Jean-Christophe Rufin, dont j’avais déjà entendu le nom mais que je ne connaissais pas. J’ai beaucoup aimé son sens de l’humour. Le livre dont il parlait traitait d’une randonnée qu’il a fait sur le chemin de Compostelle (malgré lui qu’il dit). Il a aussi écrit des romans. Il faudra que j’investigue.

Enfin, je décerne le prix du premier roman au titre inoubliable à Michel Leboeuf pour L’homme qui n’avait pas de nombril. Monsieur Leboeuf était assis à un poste de dédicace au stand de son éditeur et par les hasards de mouvements de foule en ce samedi où le Salon était bien fréquenté, j’ai été prise dans un embouteillage juste en face de lui. Je lui ai donc sourit et dit bonjour. Il y avait une affiche à côté de lui, avec la même image que la page couverture du livre, qui disait « Est-ce que cet auteur à un nombril? » Ça m’a fait rigoler et on a entamé la conversation. Cet auteur est biologiste de formation et œuvre en vulgarisation scientifique. Il a écrit ce roman pour le plaisir et il s’agit d’un roman de spéculation scientifique : Quelles seraient les conséquences de ne pas avoir de nombril? En fait son personnage, n’ayant pas eu de cordon ombilical est devenu incapable de former des liens avec d’autres êtres humains, avec des conséquences bien sûr…

Plus qu’une journée pour profiter de ce superbe évènement!

Salon du livre de Montréal 2013, première excursion

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Alors, j’ai fini de travailler tôt aujourd’hui pour aller faire un tour au Salon du livre et faire une première visite rapide. L’idée, c’est d’y retourner quelques heures samedi et dimanche. Et de se retenir de trop dépenser.

Première impression : c’est un zoo, mais un zoo du livre, c’est quand même pas pire. J’aime bien l’idée d’avoir un pays à l’honneur (Haïti) mais j’aurais aimé voir une présentation quelque peu différente. D’abord, c’est essentiellement un étalage de livres. Pas de panneaux explicatifs, pas d’info sur les figures marquantes de l’histoire littéraire haïtienne. Il faudrait que je fasse toute une recherche en ligne pour m’orienter. Je n’aurais pas besoin de faire ça pour la Suède, mais bon l’Haïti en tant que lieu de production littéraire, je connais très peu. Donc, rien appris aujourd’hui. Et je n’étais pas vraiment en mode « jasage », car l’introvertie a pris le dessus cet après-midi (après tout un avant-midi de meetings au bureau).

J’ai vu un entretien entre Hélène Dorion sur son œuvre poétique et je trouve toujours cette femme aussi fascinante. J’espère pouvoir faire dédicacer son nouveau livre, Sous l’arche du temps, demain. J’avais découvert l’an dernier l’auteure Jocelyne Saucier grâce à son roman Il pleuvait des oiseaux, que j’ai adoré. J’ai acheté ses trois autres romans, Les héritiers de la mine, La vie comme une image, et Jeanne sur les routes, aux Éditions XYZ. Cette maison d’édition offre d’autres titres qui ont l’air bien intéressant.

J’ai aussi acheté deux livres des Presse de l’université Laval et des Presses de l’université du Québec en rapport avec le travail (communication et développement organisationnel) ainsi qu’un livre qui est une analyse sociologique du rapport des adolescents au temps, question de faire un effort pour mieux comprendre la jeune génération.

Yukonnaise, de Mylène Gilbert-Dumas

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Dévoré ce roman en une journée… histoire enlevante et description détaillée du mode de vie des habitants de Dawson City au Yukon. J’ai bien aimé les personnages attachants quoique certains personnages manquaient un peu de profondeur. Ça se lit bien, c’est bien écrit et je lirai sûrement d’autres livres du même auteur. J’ai même déjà offert de le prêter à une collègue au bureau.

Une écrivaine en route pour Dawson City mais coincée à Whitehorse à cause du mauvais temps (ça commence bien mais c’est probablement typique pour la région, tout comme dans les territoires du Nord-ouest) pense reconnaître une femme qui entre dans le café où elle s’est attablée et s’installe pour lire Le festin de Babette de Karen Blixen. Un peu plus tard, ça adonne qu’elle la ramasse en autostop. Il s’agit en fait d’une esthéticienne de Québec vivant au Yukon depuis plusieurs années, qui l’avait déjà traitée pour des problèmes d’acné. La dame en question n’est plus esthéticienne et est déménagée au Yukon pour changer de vie. Le livre raconte cette transition et sa transformation. On est souvent tenté de se demander ce qui amène quelqu’un à faire des choix qui peuvent nous sembler surprenants dans la vie. Voilà une histoire qui répond à ce genre de questions, pour une personne. Imaginez la multitude d’histoire qu’on pourrait trouver au même endroit. En fait, nous avons aussi un aperçu avec les bribes que nous laisse entrevoir l’auteur à travers ses autres personnages.

Si vous ne savez pas où est Dawson City et de quoi ça peut avoir l’air, faites une petite recherche sur le web.

English version

I read this novel in one day… Good story and detailed description of daily life in today’s Dawson City in the Yukon. I found the characters quite likeable although some characterizations were somewhat superficial. It’s easy to read, it’s well written and I would certainly read other books from the same author. I have already offered to lend it to a co-worker who is likely to appreciate it as well.

A writer is on her way to Dawson City but she gets stuck in Whitehorse due to poor weather (not unusual in the part of the world, same as the Northwest Territories). She sees a familiar-looking woman come into the coffee shop where she is waiting. She can’t think, at that moment, where she has seen her before. A few moments later, she picks up a hitchhiker and it’s that same women. It turns out that she used to be a beautician in Québec City and that she had treated her for an acne problem. The woman is no longer in the same line of business and had moved to Dawson City to start a new life. The book talks of her transition and transformation.  It is easy to be tempted to ask why people end up where they end up. This book can help satisfy this kind of curiosity, for one specific case. Imagine the many stories that could be written by other people from that very same place… In fact, we get some glimpses of that through the brief description we get of other characters.

If you don’t know where Dawson City is and what it might look like, do a quick search on the web…

Reference

Gilbert-Dumas, Mylène, Yukonnaise, VLB Éditeur, Montréal, 2012.

http://www.edvlb.com/mylene-gilbert-dumas/auteur/gilb1013

http://www.lapresse.ca/vivre/societe/201204/25/01-4518775-mylene-gilbert-dumas-trouver-le-nord.php